De la légende à la réalité...

Le culbutant lillois suscite depuis longtemps de la curiosité, outre le fait que c'est une des trois races de pigeons de sport Français, avec le culbutant Français et le haut volant Français. Les marques blanches qui peuvent agrémenter son plumage lui donne un aspect unique le rendant très attrayant.
Ce pigeon de légende est aujourd'hui une réalité physique, grâce à la passion d'une poigné d'éleveurs. (voir le Club Français du Culbutant Lillois ci contre)
Le nouveau challenge est la remise au vol de ce magnifique pigeon.

mercredi 4 février 2009

Le Culbutant Lillois - Historique par jules DEVOS

Le Culbutant Lillois,

Pigeon originaire du Nord de la France et plus particulièrement de la région Lilloise,

A l’origine en 1886 ce pigeon n’était qu’une « variété » du Culbutant Français et se différenciait seulement de celui-ci par l’emplumage de ses pattes, et la diversité de ses couleurs, les plus recherchés étaient les noirs à vol blanc avec (ou sans) hausse-col blanc et pantoufles blanches
Voir standard et articles du Culbutant Français dans les Aviculteurs du Nord de 1926 et 1930 ou il est dit je cite « il se distingue du Culbutant Français, proprement dit, par les pattes qui sont garnies d’assez longues plumes »

DE BOEVE 1886 : décrit par Mr Alex DETROY, de Saint Maurice - Lille, « Le pigeon Culbutant Français, (ou Lillois)…. »

CHENEVARD W 1931 : « Le Culbutant Lillois ne différait du Français que par ses pattes emplumées… »

Lorsque nous avons décidé de recréer ce pigeon et par la suite le Club en 1996, très vite nous avons été confrontés au problème du standard de la race qui n’en était pas une en fait
(Puisque « variété » du Culbutant Français) selon les critères actuels réglementés et établis par les Commissions Nationale et Européenne des Standards.

A savoir que les marques, couleurs et dessins ne constituent pas des différences raciales, (ainsi que l’emplumage des pattes) seules les variantes morphologiques établissent l’identité d’une race et doivent être au moins au nombre de deux pour que celle-ci soit différenciée des autres races de pigeons. C’est ainsi que nous avons été amenés à cette époque à travailler en étroite collaboration avec la Commission Nationale des Standards aux modifications nécessaires à l’homologation du standard du Culbutant Lillois, tout en respectant le plus possible les origines de ce pigeon. Pour ce faire nous nous sommes inspirés d’écrits et de dessins émanant d’anciennes revues spécialisées telles que les « Aviculteurs du Nord » et bien d’autres, et de l’aide apportée par le musée d’histoire naturelle de Lille.
Comme j’ai pu le dire précédemment, notre travail de reconstitution nous a amené à rechercher des sujets ayant les qualités requises aux retouches nécessaires tout en restant proche des origines de ce pigeon.
C’est à partir d’accouplements entre Culbutants Français et Hollandais que nous avons réalisé une sélection rigoureuse en ne conservant, la première année, que les sujets les plus typés, notamment au niveau de la tête.
Nous n’avons travaillé qu’avec des Culbutants Français aux aptitudes acrobatiques et non d’exposition dans l’espoir qu’un certain nombre puisse conserver cette caractéristique d’origine.
Ils ont tous été choisis chez l’éleveur, en fonction de certaines particularités et non pas en fonction de leurs qualités au niveau du standard (tête plate, front plutôt bombé, vol +ou- blanc, pattes très légèrement emplumées, et enfin traces de plumes blanches au niveau de la tête ou mieux sous le bec).

Le Culbutant Hollandais intervient génétiquement au même titre que le Culbutant Français dans nos croisements de la première génération pour deux raisons :
 La première parce qu’il apportait la complémentarité recherché par sa morphologie notamment au niveau de la tète par son front plutôt bombé, par sa poitrine large et profonde, bien arrondie, par son bec à tenue horizontale, mais aussi par l’emplumage important de ses pattes, et la diversité de ses variétés, couleurs et dessins.
 La seconde par son histoire car il est dit dans plusieurs écrits que le Culbutant Lillois de cette époque avait dû émigrer en Hollande après sa disparition de France sous le même aspect que le « Culbutant Hollandais »
Or en consultant de près, selon les époques, les standards du Culbutant Hollandais, mais aussi de l’Ancien Culbutant Hollandais, on s’aperçoit que des variantes morphologiques existent et que les « émigrants » dont on parle devaient être quelques peu différents !
Il y en eut même à pattes lisses, selon le standard retrouvé dans « Le Pigeon cet inconnu » de Louis Mannant, d’où notre choix d’inclure à celui du Culbutant Lillois, la variante à pattes lisses, ayant évidemment le même type, dans les mêmes les variétés, couleurs, marques et dessins.
Ce qui peut-être un atout supplémentaire au développement de la race pour les éleveurs réticents à l’emplumage des pattes !

Ré accouplés entre eux de générations en générations, nous commençons à obtenir l’uniformité tant souhaitée au niveau du type, il n’en n’est pas encore de même dans la répartition des couleurs et marques notamment dans les variétés à vol, pantoufles et barbes blancs (encore trop de sujets à croupions et anus blancs, sans parler des têtes plus au moins blanches) cela n’est pas anormal du fait que nous avons privilégié le type avant la couleur ! Mais rien d’affolant puisque la quantité des jeunes exposables augmente d’année en année.

Dans le standard du Culbutant Lillois récemment établi de 1997 les changements morphologiques par rapport au Culbutant Français se situent essentiellement au niveau de la tête (qui est de forme cubique) elle est courte et large de 2cm à 2,5 cm entre les yeux, le front est développé, montant presque droit de la base du bec au sommet du crâne. Le dessus de la tête présente un plat suivi d’une légère angulation vers l’arrière.

L’implantation du bec est quand à lui, en harmonie avec la forme cubique de la tête, il est presque horizontal.

Pour information et comparaison voici les caractéristiques de la tête du Culbutant Français selon
le dernier standard :
Tête : plutôt courte, le front haut et légèrement oblique formant un angle obtus avec le bec. Le dessus du crâne légèrement aplati est d’une largeur comprise entre 2cm et 2,5 cm entre les yeux. La nuque est courte et bien marquée.

Dans le standard de 1926, la tête est plutôt courte, formant une courbe allongée vue de profil le dessus très légèrement aplati, le crâne ayant 2 centimètres de largeur entre les deux yeux, le front légèrement bombé.

Je vous ferais grâce d’un 3ème standard intermédiaire qui décrit une tête sensiblement identique avec un peu moins de précision sans doute !
Mais aussi d’un 4ème standard que j’ai retrouvé dans « Le Pigeon cet inconnu » de Louis Mannant dont la tête est arrondie au sommet du crâne et le front effacé, presque fuyant.
Qu’on le veuille ou non, les standards de races de pigeons ont tous connus ou quasiment tous, des changements plus ou moins importants depuis leur création d’origine, cela correspond bien souvent aux changements d’époques, aux tendances qui évoluent selon les modes pas toujours dans le bon sens d’ailleurs ! Mais aussi à l’évolution des connaissances scientifiques sans oublier les « relookages » nécessaires qu’ont connus et que connaissent encore certaines races de pigeons aux standards plus au moins « flous » afin de remédier au manque d’uniformité !

Je pense qu’il était nécessaire d’apporter toutes les précisions utiles quand à l’origine de la création du standard du Culbutant Lillois de 1997

Pour le comité du Club Français du Culbutant Lillois

Jules Devos

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